jeudi 31 janvier 2013

1035 : mercredi 30 janvier 2013


Le vent… le seul vent qui existe est celui que produisent mes semelles. Je n’ai pourtant pas d’ailes au talon. J’attends le messager du dehors, ou le cri d’un oiseau. Me voici de nouveau à un carrefour. Immobile, j’attends, j’attends un signe. Mais pas un bruit, pas un souffle, et partout la même lumière grise d’avant la pluie.

mercredi 30 janvier 2013

1034 : mardi 29 janvier 2013


Je cours désormais, pour que mon odeur de reste pas dans un coin à attirer les monstres du dédale. Mes sandales soulèvent de la poussière qui montre acre à ma gorge. Semer le mangeur d’homme. Quand mon souffle se fait court, je m’arrête et écoute. Silence alentours. Les murs ici sont ocres, je ne sais de quelle pierre. Je passe ma main, elle en prend la couleur, couleur du sol, couleur de l’horizon : me voilà à nouveau dans une impasse. Demi-tour, bifurquer à droite, au hasard Balthazar, j’ai de toute façon définitivement perdu la mémoire de mon itinéraire, il va falloir compter sur la chance pour retrouver un couloir où s’engouffre le vent d’une éventuelle sortie.

mardi 29 janvier 2013

1033 : lundi 28 janvier 2013


Derrière moi, j’entends un grognement, je me décide à me hâter, sortir de la zone de danger, tourner à droite, tourner à gauche, au hasard de la lumière qui perce, au hasard des ombres à éviter. J’entends à nouveau avec effroi la preuve que le monstre s’est réveillé. Ca fait un grand craquement d’os broyés. J’ai bien fait de ne pas céder à la tentation de l’immobilisme, c’est un autre qui y est passé. Un autre que je ne reverrai jamais.


------------------


You behind the railing ? Avec leur queue d'hirondelle, ces interprètes ont revêtu l'habit pour entamer leur récital. Et du tempérament (avec ça) aux origines du moi physicien !

samedi 26 janvier 2013

1032 : vendredi 25 janvier 2013


Demi-tour, retrouver le chemin d’où venait la brise, promesse d’une issue. Tourner à droite… Mais c’est trop tard. Je le vois de dos, mais je constate aussi qu’il est réveillé : le monstre à tête de taureau bouche le couloir dans toute sa largeur. Pour le coup, il n’y est plus, lui, au pays des songes. Reculer à patte de velours. Prendre le chemin où l’autre marcheur est toujours en arrêt. Je regarde en passant si son œil brille un peu plus… Il me semble que sa paupière frémit. Mais je n’ai pas le temps de l’attendre. Qui sait d’ailleurs s’il serait ami ou ennemi ? Le sens de la collaboration n’est pas inné. C’est un homme, plus large et fort que moi, il pourrait très bien avoir l’idée de m’utiliser comme bouclier face à d’autres créatures mangeuses d’êtres humains.

vendredi 25 janvier 2013

1031 : jeudi 24 janvier 2013


Tentation : croquer ou pas la brioche et sa drogue, tenter l’immobilité et la fuite dans les songes. Car peut-être cette vie n’est-elle en fait qu’un rêve, voire un cauchemar ; ces murs n’existent pas, ils ne sont que la projection de nos peurs et des obstacles que nous inventons pour ne pas achever notre tâche. Le rêve dans le rêve me ramènerait-il à la réalité, celle des arbres et des montagnes, des rivières et du ciel gris ?

jeudi 24 janvier 2013

1030 : mercredi 23 janvier 2013


Une intersection à nouveau, l’odeur de nourriture m’indique la gauche, je n’hésite pas. Et j’arrive enfin dans la salle du festin. Enfin qui le fut. Il ne reste pas grand chose. Une part de brioche au milieu des miettes, comme si elle m’attendait, sur une table recouverte d’une nappe orange à fleurs vertes. Je vais la porter à ma bouche quand je vois dans le chemin du milieu, après la salle, une ombre immobile. Un homme en marche arrêté dans sa course. Je m’approche. Il tient encore à la main un morceau de pâtisserie. Et si… Et si c’était un piège, dessert empoisonné ? Je fixe ses yeux pour y trouver réponse, mais ceux-ci demeurent désespérément fixes et sans éclat. Il est ailleurs. Et si… Et si la drogue contenue la brioche nous transportait dans un monde parallèle ? Je suis prête à essayer, je trouve la fuite originale, quand je me souviens que dans ce monde parallèle, s’il en est, le Minotaure, lui, y est déjà.

mercredi 23 janvier 2013

1029 : mardi 22 janvier 2013


Ce n’est qu’une statue de cire, je continue mon chemin. Pourtant, en passant devant le monstre, il me semble sentir un souffle qui soulève quelques uns de mes cheveux… ne traînons pas, peu importe que l’être soit immobilisé par un sortilège ou un chef d’œuvre d’art plastique, peu importe de ne pas savoir, ma place n’est pas ici.

mardi 22 janvier 2013

1028 : lundi 21 janvier 2013


Une salade composée temporelle, miam ! Merci pour ce beau conseil de lecture, Ronchon Va. Aïe, ce sont les transats du futur... A quelle date, la conférence ? Une yourte en Mongolie, un tipi au Canada, une roulotte en République tchèque : les maisons "tradi" de ces pays.

---------------------

Faim, faim, faim. Odeurs. Le couloir tourne vers la droite. Vers là cuit quelque chose de bon. Soudain, horreur. Je tombe nez-à-nez avec un monstre. Mais c’est une statue, bougrement réaliste, une statue de Minotaure, gueule ouverte, prêt à dévorer sa victime à la place des croissants.

samedi 19 janvier 2013

1027 : vendredi 18 janvier 2013


Je trace avec le bout de mon pied une croix dans le sol sableux devant la tenture qui s’écartait et qui désormais est retombée comme si de rien n’était. Je la retrouverai. Je vais compter aussi le nombre de ces rayures rouges du mur gris jusqu’à la prochaine intersection. L’odeur de pâtisserie se fait à nouveau sentir et m’attire vers un autre horizon bouché. Peut-être que là-bas, il y a âmes qui vivent et qu’en comblant le vide de nos estomacs torturés, nous pourrons échanger sur notre errance et trouver ensemble le chemin de la sortie.

vendredi 18 janvier 2013

1026 : jeudi 17 janvier 2013


J’avance. Les tentures rouges sont de plus en plus espacées. L’une d’elle se soulève et dévoile un couloir sur la droite. Combien de bifurcations ai-je ainsi manqué, camouflées par les tissus ?  J’hésite. Je hume l’air de la nouvelle route. Rien. Mais le courant d’air m’interpelle. S’il y a ce léger vent, il y a fort à parier que l’extérieur est au bout, plutôt qu’une impasse. Mais le chemin peut être long, la brise qui s’engouffre a sûrement franchi des kilomètres pour ne plus sentir la fraîche verdure que j’imagine au dehors. Il me faut d’abord trouver pitance.

jeudi 17 janvier 2013

1025 : mercredi 16 janvier 2013


J’arrive à la dernière intersection que j’avais croisée. J’opte pour le chemin de gauche. Sur les murs, des tentures pourpres tous les trois mètres, comme le couloir d’un château. Du lointain m’arrivent des effluves de brioche en train de cuire au four. J’ai faim. Mais plus j’avance, plus cette odeur se fait ténue. Persister. Il y aura bien quelque part sur ma route quelque chose à manger.

mercredi 16 janvier 2013

1024 : mardi 15 janvier 2013


Un mur. Les pas jaunes mènent à un mur, qu’ils gravissent gentiment, comme si le sol s’était soudain hissé à la verticale. Je n’ai pas de ventouses aux pieds, je ne peux pas suivre. Demi-tour, dos au mur. Il me semble de l’autre côté entendre des voix. Appeler ? A quoi bon. Le mur est là, et bien là, indéplaçable à poignet d’homme ou de femme. Les dalles me narguent, ces traces de pieds et de mains sur lesquelles je rebrousse chemin.

mardi 15 janvier 2013

1023 : lundi 14 janvier 2013


Existe-t-il des passages secrets, transversaux, pour sortir du dédale ? Sous mes doigts, la pierre est granuleuse et friable. Il me semble pourtant impossible de creuser toute l’épaisseur de mes seuls ongles. J’ai essayé de l’index droit, je n’ai fait que me limer jusqu’au sang.

----------------------

Je me demande ce que recense le guide VERTU, Diable : existerait-il un commerce "responsable" des armes ? Avec une paire androgyne de voûtes plantaires, Bien Pensé !

lundi 14 janvier 2013

1022 : dimanche 13 janvier 2013


C'était un jour qui n'en finissait pas de commencer. J'errais entre les murs sans savoir s'ils me conduiraient à la sortie ou au fond d'une impasse. J'avais perdu la ligne rouge peinturée sur le sol. Je suivais des dalles jaunes en forme de pas, entre lesquels parfois s'intercalait une main, puis deux : sans doute là fallait-il faire la roue, mais je ne m'en sentais pas la légèreté. Dommage, peut-être que la tête en bas j'aurais mieux vu le ciel et le coin de la bâtisse d'où le soleil se levait. Au lieu de ça, la brume d'une fumée de cigarillo laissée par un précédent passant égaré.

mardi 1 janvier 2013

1021 : lundi 31 décembre 2012


Ultima Thulé en mer d'Andaman ? Allez, Boson ! JO jusqu'au 12 août, petits garçons... Chacun sait que les enfants sont le pire "danger" du monde : ils le font continuer. Etant donné leur expression, les gnous vont se prononcer en faveur du nucléaire dans cinq secondes.