jeudi 3 octobre 2013

1192 : mercredi 2 octobre 2013


A qui allais-je désormais parler d’Eddy ? Eddy et sa dégaine de rockeur juvénile, ses grandes jambes et ses jeans gris délavés. Son regard bleu d’enfant sage et son sourire moqueur d’ado rrrrebelle. Qui me suivent jusque sous ma douche qui devient plus chaude à mesure que je grandis. Car maman me l’a dit, ce sang entre mes jambes, c’est que je ne suis plus petite fille. Alors je peux oser des rêves de « grande », des rêves de celles qui ondulent sur talons et font tourner les regards des copines jalouses. Je peux laisser monter les envies de caresses, plumes sur la peau d’un mouton noir tondu, bête idiote qui se cache dans ses mains, car peur, ou peur, et pourtant tout va bien. Il faudrait que je lui dise, que je lui parle à Eddy, que je lui dise « bonjour » et qu’il comprenne que c’est plus que le jour que je lui souhaite favorable et doux, que je mette une jupe, pas trop courte mais un peu moulante, quand même, que je montre mes genoux, que j’arrête de me ronger les ongles, que dans la chorale de l’école je demande si je peux être soliste sur un tout petit morceau...