jeudi 31 mai 2012

899 : mercredi 30 mai 2012


Jean a dit «il y a les Pouilles, il y a la Toscane, Ajaccio et Dubrovnik, il y a le basilic et la tomate», il y a le Pô, il y a les jambes de Silvana Mangano, il y a un risotto sophistiqué, il y a la polenta et le moeche de la lagune, il y a les gressins et les pâtes, les lasagnes, les conchiglies, les anchellinis ou les grattonis pour la soupe, les cheveux d'ange, les rigatonis ou les penne qui m'étouffent, préfère les bucatinis, les farfalles et les orecchiettes, les conchigliettes, les fusillis et les macaronis, les raviolis aux herbes, à la viande, à ce que veut, les cappelletis à la ricotta, les spaghettis bien entendu, mais plutôt les linguines au supion, les mafaldes qui me rassasient rien que par leur nom, et puis, souples et tendres dans la sauce qui les enrobe et pénètre, les pappardelles, les tagliatelles et les fettuccines qui sont mes préférées, il y a toutes celles, innombrables, que ne connais pas, il y a le safran, le mascarpone, le pecorino, les poivrons, le fenouil, les tomates séchées, les anchois, les coquillages, les épinards et le pistou, et il y avait les pâtes du dimanche soir en rentrant de la plage que nous oubliions et qui faisait si belle masse que nous nous forcions à manger en nous accusant mutuellement, ou qui nous forçaient au jeune.

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Non vraiment. Ceci n'est pas une suggestion. Absolument pas. Ce n'est en aucune façon une quelconque insinuation ou une quelconque allusion, non plus. Cette affirmation  cette assertion, cet énoncé, cette déclaration - est tout-à-fait neutre. Il n'y est question en aucune façon d'orienter quelque situation que ce soit, quelque conception ou vision des choses. Il n'y aurait pas une autre façon de le dire. Il n'y a pas d'autre façon de le dire. Cette phrase est tout-à-fait claire. On peut supposer qu'elle ne contient aucun présupposé. Sans la moindre ambivalence, ce fragment de récit ne serait, nous le présumons, teinté ni d'idéologie ni d'aucun parti pris. Non, vraiment. Il y a un écriteau, tout est signalé, affiché, montré sans ambiguïté, et ainsi chacun est à même de pouvoir s'y retrouver.

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Tamel ne voulait plus s’approcher de cette histoire. Il s’y était brûlé diverses parties du corps et l’âme en sa totalité. Ce qu’il souhaitait à présent c’était découvrir l’endroit de ce monde, ou d’un autre, où l’existence sous la forme d’un rocher lui conviendrait.

mercredi 30 mai 2012

898 : mardi 29 mai 2012


Il n'est pas rare qu'un Trébuchant se tienne droit juste le temps qu'il faut pour qu'on puisse le croiser sans avoir à en dire et redire encore. Il économise, en un sursaut d'effort inutile, notre salive et notre dépit. Il accommode même souvent cette fière et éphémère posture d'un sourire entendu ou d'un regard glacé vers l'horizon, qui n'est, pour qui sait s'y rendre avec allant, qu'une destination comme une autre. Quand vous l'aurez dépassé, ne vous retournez surtout pas. Vous le surprendriez sans doute en train de s'effondrer goulûment sur lui-même. Vous entendriez alors, plus lascif que le chant de la sirène, son immonde soupir d'aise.

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Au bord du lac Nous étions tous réunis au bord du lac, mais le lac ne se voyait pas, ou plutôt nous ne le regardions pas. Nous ne voyions que l’homme dont le célèbre portrait, où il était coiffé d’une toque de fourrure, figurait sur la garde de nos épées. Dans la soirée, il s’incarna si bien dans un être habité que les fauteuils de velours rouge fondirent. Le lendemain matin, des listes furent dressées, qui mettaient le monde en coupe réglée et ouvraient pourtant la porte aux délires les plus incongrus. Nous avons porté un toast aux grands disparus, avant de disparaître nous-mêmes dans nos failles spatio-temporelles accoutumées.

mardi 29 mai 2012

897 : lundi 28 mai 2012


Le secteur industriel n’est pas l’avenir de notre planète : la guenon Cheetah a doublé son espérance de vie en étant assignée à résidence. Les humains peuvent en faire de même ; ils vivront longtemps, sans liberté.

lundi 28 mai 2012

896 : dimanche 27 mai 2012


Les Oiseaux Rares se ressemblent tant et si bien qu'il est fréquent que chacun se prenne pour son semblable. La fierté de l'un vaut souvent l'orgueil de l'autre et le dégoût de soi appelle la haine du voisin. La solitude elle-même est source de grande commisération. Quant à la mort de son prochain, eh bien, l'Oiseau Rare y survit incrédule – mais pas trop mécontent quand même.

samedi 26 mai 2012

895 : vendredi 25 mai 2012


Il est imprudent de se pencher au-dessus des Alouettes. On peut y perdre jusqu'à ses dernières illusions. Leur faux calme plat abrite des tempêtes de braise et des nids sans fond.

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Léon se mettait parfois à rêver devant l'écran de son ordinateur: et si, depuis... mettons le néolithique... chacun de ses ancêtres avaient pris soin de transmettre à ses enfants, se serait-ce qu'une ou deux anecdotes...

jeudi 24 mai 2012

894 : mercredi 23 mai 2012


Les Avoirbuboira avoirbuboiront. Et vous pouvez garder pour d'autres chansons vos promesses de banquiers et vos larmes de crocodile.

mardi 22 mai 2012

893 : lundi 21 mai 2012


L’atelier sent la peinture à l’huile, le bois, et surtout le travail, mélange de sueur, de café et de nuit sans sommeil. Il est là, les pieds plantés dans le sol, à quelques centimètres de moi. Cela fait des jours et des jours qu’il m’épuise avec ses doigts. Les pinceaux sont délaissés dans un coin, à demi nettoyés, la peinture sèche sur leurs poils qui s’agglutinent. 

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Tous les Passants mènent à l'impasse. Encore faut-il savoir chemin danser.

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Comme au temps de la Grande Dépression et gare à ce qui lui a fait suite, meilleurs vœux d’écriture… Pour comparer, a-t-on une idée des accidents de la route survenus dans le monde en 2010 ?

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Jean a dit « il y a la route, il y a les chemins de campagne, un ruisseau et des noisettes », il y a les villes et les rues, il y a les autos, il y a les embouteillages, la pollution et le charme que ce serait d'avoir le temps de voir la Seine en roulant sur les quais, il y a les motos, il y a les livreurs qui roulent sur les trottoirs parce qu'ils travaillent, eux, et il y a les vélos, qui se sentent vertueux, il y a même des vélos de location, qu'ont voulus les maires, et des pistes cyclables, au moins dans les villes qui ont la place, à Paris il y a des pistes pour les vélos, mais il y a les vélos qui préfèrent rouler sur les trottoirs, alors avenue Philippe Auguste je marchais sur la piste cyclable pour avoir la paix et pouvoir marcher en rêvant ou en regardant le ciel ou en pensant à ce que j'allais dire aux clients, parce qu'il y a aussi les piétons, mais eux ils sont soupçonnés d'être des automobilistes déguisés, je crois, parce qu'ils dérangent les vertueux sur leurs machines, et dîtes-moi de m'arrêter parce que je deviens intarissable quand je pense aux vélos, même que j'étais heureuse de partir de la ville que j'aime parce que je pouvais plus marcher dans la ville que j'aime, même sous les arcades du Palais Royal, ils sont là les vélos et les piétons les gênent, alors j'étais contente en arrivant dans cette ville parce qu'il y avait des rues étroites, pas de trottoirs ou tout petits, et des calades qui ne sont pas gentilles pour les fesses des cyclistes, et donc il n'y avait pas de vélo, ou peu, juste quelques tranquilles pour aller faire des courses aux Halles, mais voilà la mairie a voulu ses vélos, des vélos tout gais avec plein de couleurs, et on les a appelé pop pour dire qu'ils étaient gais, et j'ai eu peur, mais j'avais tort parce que les vélos ici ils circulent gentiment, ils partagent avec les autos et les piétons, et c'est les piétons qui sont les rois, au moins dans les petites rues, et moi je suis un piéton, irréversiblement un piéton, et donc c'est bien encore dans cette ville pour marcher et j'aime ça, sauf bien entendu quand il y a des touristes qui font du vélo comme du sport, ou en été, ceux qui viennent de Paris, mais ils ne connaissent pas les petites rues, alors ça va.

dimanche 20 mai 2012

892 : samedi 19 mai 2012


Les Exceptés errent solitaires à la marge des règles et dans le cœur brisé des moralistes repentis. Ils flamberaient tous leurs privilèges pour une seule minute de silence ou la splendeur biblique d’un châtiment collectif.

samedi 19 mai 2012

891 : vendredi 18 mai 2012


Léon se sentit ragaillardi à l’idée que ses lointains ancêtres avaient survécu à la peste noire.

vendredi 18 mai 2012

890 : jeudi 17 mai 2012


Les Hommes-en-vert sont assortis aux feux verts et les Camions-de-pompiers aux feux rouges. Mais c’est dans la synchronisation que le bât blesse.

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Les Fantômes ont un sens parfait de la synchronisation. Ils vont et viennent dans les couloirs du temps te taper sur l'épaule au moment inopportun. Les Fantômes errent dans la vie, suivant de loin des visages, des figures - les nôtres, les Presque-Morts. Je n'aurais jamais imaginé que tu leur appartiennes, je t'ai cru disparu. Ils n'y a pas de hasards, juste des Fantômes.

jeudi 17 mai 2012

889 : mercredi 16 mai 2012


Jean a dit « il y a l'aurore, il y a la brume, il y a l'automne, il y a la forêt de Maulévrier », il y a marcher dans le roux, il y a un cor au loin, il y a aussi une feuille tombée sur un trottoir de ville qui joue de son brun fané sur le granit rose ravivé par la pluie.

mercredi 16 mai 2012

888 : mardi 15 mai 2012


Les Chiens verticaux lèchent les murs. C’est sûr, ce n’est pas rien, lécher les murs aussi consciencieusement, l’air aussi détendu. Mais nous ne saurons jamais quel goût ils leur trouvent.

mardi 15 mai 2012

887 : lundi 14 mai 2012


Lecture par anticipation d’un article rédigé dans quatre milliards d’années : « Les mots d’origine étrangère : abricot (latin et arabe), tomate (nahuatl), édredon (danois)… c’est émouvant comme tout, on dirait un codex maya ! » Tout en transparence et en générosité, avec des sourires, de jolis gestes et de vrais coups de pouce.

lundi 14 mai 2012

886 : vendredi 13 mai 2012


L’Homme-de-la-Gare-Saint-Charles avait vendu ses yeux, je me souviens, pour pouvoir les ouvrir un peu plus longtemps et sur autre chose, croyait-il, que le désastre de sa pauvre vie d’enfance courte et de mitard avec personne au parloir, personne dehors. Il avait vendu ses yeux. Ce n’était pas une rente mais un capital, et il faisait un drôle de capitaliste sur le parvis de la gare Saint-Charles.

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Jean a dit « il y a le blé, le meunier et le boulanger, il y a les peintres décorateur de façades  », il y a la palette graphique, il y a le vert qui dit l'adresse, il y a les fruits et légumes flétris de réfrigération, il y a les rayons d'éponges, les fromages sous plastique, les marques de pâtes, et les coquillettes sans marque, il y a de plus en plus de sortes de cafés pour le commerce équitable, parfois bios, il y a les balais et les stylos billes, il y a des savons de petites fabriques régionales, il y a d'énormes paquets de coquilles Saint-Jacques surgelés, il y a des ampoules basse consommation et les shampoings et produits pour douches du petit marseillais, il y a le plaisir d'il n'y a pas de musique, il n'y a plus de caddies et paniers de métal, il y a ce plastique vert qui m'évoque souillures, il y a l'imagination du designer qui a créé les chariots, il y a leur laideur si grande qu'attendrissante, il y a les sourires ou maussaderies dans la queue, il y a les caissières habituelles et les petites plaisanteries elliptiques, il y a se demander comment porter tout cela.

samedi 12 mai 2012

885 : vendredi 11 mai 2012


La Femme-sur-le-Départ tire avec un égal effort blasé son énorme sac de voyage et son fils sur le quai surpeuplé de la gare. Mais d’instinct on sait bien lequel elle préfère.

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À chaque élection présidentielle, Léon faisait ce rêve étrange: une valise, des liasses de billets qu’il y enfourne, puis sans transition un hall d’aéroport, et là ce sentiment d’angoisse à l’idée de la douane, ne savoir que faire, tourner en rond et, torturé d’angoisse, finir par se réveiller, en sueur et encore tout tremblant, reconstituer son entourage immédiat, le canapé-lit, là-bas, un peu plus loin que le bout de son bras, la kitchenette, l’horloge du micro-onde, et se sentir rassuré...

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Cher toi, Je voulais te dire que ça doit être bien loin l'endroit où tu es parti, mais bon, enfin je l'imagine puisque je n'ai plus de nouvelles, enfin loin, c'est peut-être en France qu'est-ce que j'en sais, enfin je voulais que tu saches que même si c'est loin, je suis prête à y aller, enfin si c'est un endroit accessible par les transports en commun, je pensais prendre le train et après pourquoi pas le car, évidemment si tu es en haut d'une montagne ou dans un trou perdu je reverrai ma proposition. J'élimine d'emblée la solution de l'avion, car je panique au décollage. Je cherche la raison de cette lettre qui traversera le ciel pour t'atteindre. Pourquoi cette brusque envie de te rejoindre, pourquoi maintenant ? Je ne sais pas, ça m'est venu ce matin en me réveillant. Il faut dire que j'ai rêve de toi. Ça n'aide pas. Donc si tu reçois cette lettre dis-moi de quoi tu as besoin, je pourrais te l'apporter dans ma valise cabine hyper-légère à quatre roulettes. Tu imagines son contenant, donc je ne peux pas prendre des choses trop volumineuses. Penses-y. Contrairement à toi, moi j'habite encore Paris intramuros, ce qui est pratique pour prendre le train, vu qu'il y a cinq gares et non quatre comme au Monopoly. Je suis sur le pied de guerre et les charbons ardents, donc j'espère que ta réponse ne tardera pas. Ici en plus il pleut comme génisse qui pisse et je suis lasse. J'espère que tu as eu le bon goût de te faire une jolie petite place au soleil. Mais à un endroit accessible en transports en commun. Je les privilégie pour réduire mes émissions de co2, depuis que tu as disparu, j'ai eu le temps de me faire une conscience du monde et des énergies. Comme tu vois je reste bien disposée à ton égard et ce serait dommage que tu n'en profites pas une fois de plus. Tu peux encore tirer sur la corde et la chevillette chèrera. Je t'y incite, t'y invite, t'en prie. Ma valise cabine profilée à quatre-roulettes attend au pas de la porte que je la remplisse autant que mon cœur est plein. Rempli jusqu'à saturation et si lourd qu'il faut que je te revois pour l'alléger autant que le fromage blanc 0 pour cent dont je me goinfre. J'espère que tu sauras une fois de plus lire entre mes lignes. Love and place aux retrouvailles.

jeudi 10 mai 2012

884 : mercredi 9 mai 2012


Les Eblouis vont songeant à tous ces organes tenus ensemble : foie, cœur, poumons et la peau par-dessus et le sang en dedans et le nez, les yeux et les os – plus beau et plus fragile qu’un château de verre les os - et les mots, qu’agrège un prodige de chaque instant, on ne sait même pas comment. Les Eblouis vont songeant et interrogent agacés, les passants qui passent en râlant : allez-vous vous plaindre encore longtemps de mourir ?

mardi 8 mai 2012

883 : lundi 7 mai 2012


Les Êtrons deviendront à coup sûr des Êtres ou des Ne pas Êtres. Ils demeurent pour l’heure suspendus en plein vol à cet appel binaire.

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Jean a dit « il y a la Méditerranée, il y a ses barques, les poissons, il y a eu les voiles latines », il y a eu le murex et la pourpre, il y a les murs de pierre sèche, il y a eu la démocratie et le clientélisme, il y a eu luttes entre presque semblables, il y a une civilisation, le jasmin, la vigne, le tilleul, et l'olivier, il y a les oliviers de Jaen, il y a les oliviers de Palestine, leur beauté attaquée, il y a l'Andalousie, il y a les oliviers de Kabylie, les collines et montagnes grecques, la Toscane, les Pouilles, le Liban et puis Ollioules, Nyons, les Beaux, il y a es olives lisses de Kucques, les olives cassées au fenouil, les peaux grasses et fripés, les toutes petites olives entre brun et noir que l'on dit de Nice, il y a les huiles hors de prix de Sardaigne, il y a les grandes plantations, le gaulage et la cueillette à la main dans le froid dans les oliveraies, il y a les jeunes troncs presque souples, il y a les pachydermes, les merveilleux vieillards ravinés, trapus, et leurs rejets, il y a la terre rousse et l'odeur des galettes sous la presse, il y a ou il y a eu Minerve, il y a la richesse fragile, il y a le goût que j'ai pour les huiles.

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J'ai ouvert ton livre. Enfin. Ce livre que j'aime tant que je ne pouvais plus toucher sans me brûler. J'ai lu la dédicace sans frémir. Je ne pensais qu'à Grégory et comme je voulais lui montrer celle que je préfère. Le vert et le bleu de ce bateau qui vogue. Comme on respire. Enfin.

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Ah oui, on peut rêver les pieds sur Terre, car alors on a la tête dans le ciel : « Au rebut, les vieilles courges ! Dixit lex (la loi en a décidé ainsi)… » Le portrait en creux des Français dans ce récit est très amusant.

dimanche 6 mai 2012

882 : samedi 5 mai 2012



Les Emparés ont ce geste agricole de creuser, creuser, toujours creuser. Cette façon de rire avec les pas drôles, de gloser avec les taiseux, d’aller chercher sous des mille-feuilles de malheur le sourire qui attendait qu’on le cueille.

vendredi 4 mai 2012

881 : jeudi 3 mai 2012


Le café ne s’est pas renversé. Le doigt ne s’est pas coincé dans la porte. Le talon n’a pas glissé sur la feuille. Le quatrième pied de la chaise n’était pas scié. La poignée ne s’est pas détachée de la fenêtre. Le seau d’eau ne s’est pas retourné. Le gâteau de mariage n’est pas tombé du cinquième étage. La cage du tigre était bien fermée. Le Prévoyant se dit qu’un grand malheur se prépare.

jeudi 3 mai 2012

880 : mercredi 2 mai 2012


Jean a dit « il y a la campagne, il y a l'air, il y a la marche » et il y a cheminer en pensant, presque en glissant, de plot en plot, sur un trottoir ensoleillé, les taches projetées par leurs formes, les taches dansantes de l'ombre des feuilles, tissant une broderie heureuse sur les idées qui leur restent étrangères, avec juste, dans un recoin de la conscience, la présence des contreforts noircis de l'église et du jeu de la lumière sur les pierres, sans qu'il soit besoin de les voir.

mercredi 2 mai 2012

879 : mardi 1er mai 2012


Vues d’avion, les Vagues n’avancent pas et les bans d’écume font de petites cicatrices blanches sur le dos de la mer.

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3h30 j’ai mal au crâne à m’exploser la cervelle. Trop bu. Je cherche le sommeil en lisant un bouquin où des gens se quittent. Lettres de rupturesJoy Division joue New Dawn Fades, le décor parfait. J’ai acheté ce livre pour une raison bien spécifique, qui n’a strictement rien à voir avec le titre mais je me dis qu’au fond il est peut-être bien temps. De rompre. Ce n’est pas une lettre que je t’écris, non, celle-là ne m’est jamais venue ailleurs que dans mes soliloques intérieurs, mais ça n’est pas grave (on n'achète pas le courage) - je connais quelqu’un qui a écrit la lettre parfaite. Parfaite pour nous. Je la garde pour moi comme on chérit un trésor. Mais tout ça c’est du passé. Ma tête va imploser, j’ai trop bu. Rompre avec mes excès. Dur. Comment meubler le temps qui passe ? Rompre avec l’ombre de moi-même. Grandir un peu. Grandir pour soi. S’éleverTourner des pages qui ne sont pas en papier. Peut-être même celles qui n'ont pas été écrites. Histoire de s'épargner. J'entends déjà Barthes hurler : "Pourquoi durer est-il mieux que brûler ?" Oui pourquoi ?

mardi 1 mai 2012

878 : lundi 30 avril 2012


De la chick lit et des populations possibles sur cette exoplanète ? Bonheur, on va enfin se mettre à communiquer ! Réponses de leur part dans 1 200 ans : « Rien à redire, si les étudiants se prostituent autant que les étudiantes. »