lundi 5 novembre 2012

1008 : dimanche 4 novembre 2012


C'était s'attarder quelques minutes, en nettoyant les objets juchés sur le chiffonnier devant une coupe en céladon de Yué, belle des rêves que j'y ai posés, belle de la beauté des meilleures, elle qui n'est qu'une copie assez humble et trop brune, du début du 19ème siècle je crois, regretter de lui avoir donné cette place qui ne permet pas de plonger les yeux à l'intérieur, se féliciter de l'avoir fait parce qu'il lui manque cette transparence-vie des céladons les plus clairs, les plus verts. C'était par la grâce du nom retrouver ces après-midi de dimanche, perdue en contemplation, quand je me ressourçais, de poterie en poterie, dans la salle de la collection Grandidier du musée Guimet, se souvenir de la petite impatience en sortant du métro, le petit tour par la salle de statuaire khmer au rez-de-chaussée, et puis monter et se laver de toutes les scories des jours précédents en s'attardant de longues minutes devant la verseuse en céladon un peu terne à tête d'oiseau, une coupe blanche au lotus, une petite verseuse au décor végétal en route de cuivre, le bol brun fourrure de lièvre, un bol d'un rouge sombre vivant de l'approfondissement de la couleur, une amphore dont la couverte beige craquelé laisse une grande zone irrégulière libre, la vasque en grès bleu virant au brun sur les arêtes, d'autres encore, en accélérant à partir du 17ème, ne faisant exception que pour une statuette en blanc de chine, les vases rouleaux en bleu et blanc et les céladons clairs et transparents, presque translucides.