jeudi 19 avril 2012

868 : mercredi 18 avril 2012

Si c’est un petit peu, ça n’est pas du tout. Si c’est à peu(r) près, ça n’existe pas. Je vous laisse ces mondes de demi-mesures, fossoyeurs des demi-vies. Il y aura bien assez de la mort pour atténuer, alors si déjà tu dois vivre, laisse-toi croire que tu peux rester. Entier.


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Ce soir-là, Annie s'était piquée le doigt en recousant un bouton. Assise en tailleur sur le canapé en cuir de ses parents, elle avait gardé ses chaussures malgré les remontrances de sa mère. Ses cheveux bruns clairs tombaient en cascades fines le long de ses épaules, de ses bras, de son dos, comme un manteau soyeux et vivant. Elle tenait dans sa main un manteau en velours et s'appliquait à la tâche afin de lui donner une seconde vie. Lorsque l'aiguille avait heurté sa veine, une goutte de sang s'était lentement formée. Elle l'avait contemplé quelques instants, hypnotisée, avant de le lécher en riant.