mardi 24 janvier 2012

784 : lundi 23 janvier 2012

Les Temporestres habitent de fragiles intervalles que pas même le truffier ne suppute. Ils se glissent en lascives épingles dans la tendresse du granit pendant que, bêtes comme foin, nous passons sans les voir. On croit parfois les entendre, mais c’est rare. Et toujours trop tard.

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Ce serait une grosse cohorte grise qui se lancerait, en grand élan, au travers de notre ciel, le barrant avec autorité en diagonale mouvementée, bosselée, creusée de lueurs, et la regardant je tenterais de croire qu'elle serait signe de la déroute de ma tristesse, annonce de la ruée d'une lumière dont il serait toujours temps de déplorer la violence, avec une mauvaise foi délibérée, quand elle nous baignerait enfin.

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Pour renforcer l’effet de surprise, penser à un orang-outan, la prochaine fois. Retour au temps des gorilles… les bonobos n’y survivront pas : c’est superbe ! Les femmes y parviennent, quant à elles ; happy for you. Est-ce que l’art et la vie deviendront, un jour, une seule et même chose pour tous (sept milliards d’humains) ? Je nous le souhaite. Oui, c’est vilain d’enseigner des mensonges !

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La fatigue, oubliée trop longtemps, avait, sans qu’il n’y prenne garde, envahi les membres, le regard et le front de Tamel. Petit à petit, il disparaissait derrière ce murmure douloureux mais profond et enivrant dans lequel il prenait plaisir à s’enfoncer doucement. Ce jour-là, depuis l’annonce de l’aube jusqu’à la disparition totale des étoiles, fut consacré à la somnolence, au rêve éveillé, aux songes profonds. En enfant, Tamel voyait ce repos comme une récompense. Il n’était probablement pas loin de la vérité.

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Elle imaginait sa soirée triste et taciturne, elle est comme ça, fatiguée un rien l'irrite et entraîne des larmes. Mais, une fois rentrée chez elle, elle n'eut à serrer contre elle que joie et rires qui l'accompagnèrent vers l'endormissement. Elle découvrit ainsi que la fatalité n'existait pas, et surtout qu'elle était libre de fracasser ses peines par des chants sereins. Demain, je serais heureuse, songea-t-elle avant de fermer les yeux.