dimanche 1 janvier 2012

761 : samedi 31 décembre 2011

Avant que l’aube de l’an nouveau ne rosisse l’horizon, les Perleatur sacrifient à la braise mirobolante et au marteau tronçonneur seize galantes, onze cabris et cent trois blancs-de-fesse. Voilà une bien cruelle façon de tourner la page sur la roue du temps. Faut-il pour autant s’en indigner ? Appeler les pompiers ? Mais quoi ! N’a-t-on jamais vu un rite abscons devenir en moins de mille ans une coutume abstraite ?


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La montagne au loin lui indiquait la direction de son village. Depuis trente ans il en était ainsi et depuis trente ans la possibilité d’un retour chez les siens était un hôte silencieux de l’esprit de Tamel. Silencieux mais dont la présence était aussi dense que celle du chat, immobile qui s’était renouvelé à trois reprises, sur le coussin du fauteuil qui lui faisait face, au coin du feu. Un jour, tous les deux, ou ceux qui auront pris leur place, à travers les changements de lumière qui quotidiennement modifient l’âme et le corps, un jour ils repartiraient dans la direction que conservait précieusement au loin le géant immobile.