jeudi 8 décembre 2011

741 : mercredi 7 décembre 2011

Les Bonanmalans n’ont plus grand-chose à vendre. Alors ils louent leur ombre à ceux qui ont perdu la leur en route. Cette situation n’est guère reluisante, mais par les temps qui courent, qui s’en plaindrait ?

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Ce serait un fouillis de nuages, lumineux sur leurs rives, ce seraient des trouées, ce serait devant moi une trouée plus large, irradiée, qui semblerait appeler l'image d'une assomption, ou d'un couronnement de la vierge, ou peut-être plutôt d'un char emportant un dieu et sa cour, pendant que des putti, angelots ou petits amours, joueraient d'instruments variés, installés sur les plus proches grumeaux blancs, jetteraient des pétales, avec parcimonie parce qu'ils trouveraient ça ridicule, une corvée destinée à complaire aux humbles petites vieilles d'ici-bas, ou joueraient, se cacheraient derrière les cumulus, joueraient au trapèze sur les cirrus.

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Ce fut la première fois que Tamel rencontra son frère. Ce jour là, il sut que Le Mat aussi avait des droits sur ce corps. Ce jour là, ce jumeau bancal connut enfin quelques heures, le bonheur du vent sur le visage, du chemin sous les pas, de la course qui finit en chute dans les orties, du thym, des feuilles pourrissantes et de toutes ces odeurs qui se mêlent à la lumière pour traverser les chairs.