dimanche 16 octobre 2011

689 : samedi 15 octobre 2011

Les Emoticons sont tous de grands émotifs. D’un point de vue taxinomique, ils considèrent cela comme une chance.


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Ça commence comme ça : une rencontre fortuite, un regard malicieux, quelques mots échangés et le cœur qui bat. On se sent un peu bête, on se dandine d’un pied sur l’autre, on répond du tac au tac, on rit, on s’effleure, on s’en excuse, on échange un sourire, on se guette, on se devine, on se surprend, on s’apprivoise, on se plaît, on cherche à se connaître, on se désire peut-être, on s’enflamme, on se passionne, on se trouve des goûts communs, on en rit, on s’enthousiasme, c’est sûr, on se plaît ! On bredouille, on se sent mal, on espère, on se découvre, on a peur de décevoir, on se rassure, on se rapproche, on n’ose pas, on attend… Puis on se donne rendez-vous, on se quitte, un peu ému, un peu soulagé aussi, on a besoin de temps, on s’éloigne sur une promesse…On est heureux, on marche vite, on sourit à tout, les rues chantent, on veut rentrer chez soi, on a besoin de se retrouver seul. Là, on souffle un peu, on s’examine, on se trouve trop moche, le nez trop grand, les cheveux ficelle, le corps sans grâce, l’air idiot. On déchante, on se dit que ça ne marchera pas. Puis on se reprend, on se repasse la scène, on sourit de sa maladresse, on retient un détail, une mimique, un mot. On espère à nouveau… À l’heure du rendez-vous, on se presse, on compte les minutes, les secondes. On est fébrile, les mains moites, le cœur bat trop vite. On marche de long en large, on guette chaque passant, on croit l’apercevoir, on se trompe, on se sent ridicule, on veut disparaître, on regarde cent fois sa montre, on doute d’avoir bien compris, on se traite d’imbécile. On le (la) voit tout à coup, on se précipite à sa rencontre, on bredouille quelques mots, on s’embrouille dans ses phrases, on cherche à gagner du temps. On se sourit, on se regarde intensément, on ose proposer, on est d’accord, on se sent des ailes, on est heureux, complices tout à coup ! On oublie sa gêne, on se prend par la main, par le bras, on se raconte mille petites choses, on éclate de rire, c’est fou, c’est fou ce qu’on se sent bien !