lundi 6 juin 2011

569 : dimanche 5 juin 2011

Longtemps Léon fut convaincu que parlementer immunisait.

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J'ai voulu savoir si les rats savent grimper aux cocotiers. J'ai demandé s'ils mangent du coprah. Je me suis inquiété des griffes accrochées à leurs pattes. J'ai dit tout cela en parlant vite, au même moment. L'école m'a rétorqué que je ne distingue pas l'essentiel de l'accessoire et que, vu l'heure du jour, je ferais mieux de rentrer chez moi.


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Elle essaie de faire taire ses pensées afin de ne pas perturber la joie qu’elle ressent. La fenêtre est ouverte, le calme emplit son âme et le sourire la prend toute entière. Elle est seule avec sa joie et la savoure pleinement. Dans le petit chemin qui mène chez elle, des dizaines de petites fées dansantes virevoltent comme pour accompagner ses pas. Elle aurait aimé porter leur nom : « luciole » Un mot qui chante et danse à la fois ! Elle se sent prête à clignoter et s’envoler, elle se découvre légère, presque plume ! Soudain, un gros nuage sombre s’efface pour céder la place à un croissant d’or dont la finesse fait naître en elle une émotion proche du ravissement. Ici, tout est nuances, senteurs, ici, la terre mouillée sent bon. Elle n’ose y croire, elle goûte à ce nouveau lieu par petites touches, de crainte qu’il ne s’efface subitement. Sa joie la réchauffe, elle caresse du regard sa petite part de rêve.


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Au troisième étage, Gizelle joue de la clarinette. La fille de la voisine est assise par terre et crayonne un dessin de princesses et de fleurs. Gizelle regarde son front penché avec concentration, ses cheveux blonds qui tombent en un rideau enchevêtré et elle se dit qu'elle aimerait bien avoir un enfant à elle... Elle s'arrête de jouer, la petite lève les yeux et attend. Gizelle sourit, et reprend.