dimanche 9 janvier 2011

422 : samedi 8 janvier 2011

Après avoir consulté les plus éminents spécialistes universitaires, Léon dut finir par se rendre à l’évidence : aucune mention n’était faite, même dans les brouillons du romancier, de l’horrible entorse qu’il s’était fait en descendant du fiacre.

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Elle avait eu des rêves, elle avait eu désir de rencontres d'intelligences bienveillantes qui l'accueilleraient et qu'elle tenterait peu à peu de rejoindre, grâce aux frottements doux de conversations, elle avait eu désir, aussi, de plongées profondes en lectures. Elle se tenait derrière son tapis roulant, voyait se succéder interminablement produits et objets, visages indifférents, souriants, agressivité, petites ébauches de phrases des esseulés, si vite que sa crainte d'une erreur la clouait à sa caisse. Dans les intervalles, elle rejetait les épaules en arrière, ébauchait un étirement, attrapait un éclair de rêve.


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En cet après-midi grise et froide, j’émets un souhait que je dédie à tous ceux qui sont dans la solitude, dans l’angoisse du lendemain, dans l’épuisement, dans l’incessante lutte pour leur survie. Que chacun d’entre nous ait une pensée forte pour eux, que chacun puisse tendre la main à l’un d’eux. Que chacun continue à se battre pour le respect de la différence. Nous le devons à tous ceux qui ont lutté de par le monde pour abolir des lois contraires à la dignité de l’être humain et pour en promulguer d’autres qui ont permis une avancée et une juste prise en compte de l’individu et du peuple auquel il appartient. Hélas, dans ce monde d’hyper consommation, ces lois sont outrageusement bafouées et nos dirigeants perdent le sens de leur mission. C’est absurde et intolérable. La richesse des peuples n’est pas celle qu’on veut nous faire avaler. Elle est la multiplicité des cultures, le foisonnement des individus dans ce qu’ils ont de plus précieux : leurs différences ! Il est toujours possible de s’insurger et de refuser la dictature de l’argent. Rester en éveil, écarter toute compromission, ouvrir grand les yeux, s’interdire la langue de bois, donner un peu de soi-même, partager ce qu’on a, ne pas tourner le dos à celui qui crie au secours. La solitude, même si elle est parfois nécessaire, ne doit en aucun cas devenir servitude. Nous ne pouvons et ne devons pas tolérer cette mise à l’écart imposée par les dérives de nos sociétés. De petits gestes, de petites actions peuvent redonner le sourire. Soyons astucieux, attentifs, généreux. L’homme a une tête mais il a aussi un cœur. Refusons l’abrutissement auquel on nous condamne : notre monde regorge d’artistes qui ne demandent qu’à s’exprimer ! Pour eux aussi, nous devons nous battre ! Un monde sans art est un monde sans âme. Les moyens de résistance sont nombreux, même s’ils paraissent désuets face à ce monde dévorant. Il suffit simplement d’être en alerte, de ne pas ignorer ce qui nous crève les yeux. Nous pouvons tous y réfléchir. Les petits ruisseaux font de grandes rivières. Nous sommes ces petits ruisseaux, chacun d’entre nous en est une goutte d’eau.