vendredi 30 juillet 2010

260 : jeudi 29 juillet 2010

C'était le midi, à la boulangerie, prendre une formule sandwich-boisson-dessert, et récupérer un avoir ou la monnaie du ticket restaurant et se dire qu'on gagnait, là, quelque chose, dans cette monnaie.


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Parfois la chair détachée du corps reprend vie et devient elle même un organisme autonome, trouve en elle-même sanguinolente des fonctions qui font des organes. Un organe devient un organisme, et développe des sens et des facultés divers selon les possibilités qui lui sont disponibles, nécessaires ou suffisantes pour sa propre survie. L’apparence du phénomène n’est ni plus ni moins troublante que la contemplation des limaces, corps gélatineux, visqueux et informes qui pourtant vivent et se meuvent, autant des ensembles incomplets que des parties individuelles, subdivisibles en autant d’individus et assemblables en autant de plus grands spécimens uniques. Parfois une queue de lézard frétillant encore l’instant d’après qu’elle a été sectionnée fait pousser par sa blessure le nouveau corps complet d’un lézard, pendant que le lézard fraîchement mutilé se fait pousser une nouvelle queue. Parfois une planète de gaz flottant et révolutionnant au milieu d’autres gaz transforme et amalgame ce qui l’environne et s’amplifie, et une autre ailleurs, ou la même une autre fois, voit retranchées d’elle de larges parts, dissoutes et perdues dans son environnement plus incertain encore, moins intègre encore qu’elle-même.


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Quand il neige, on observe par la fenêtre les flocons tomber ; quand on lève la tête pour regarder le ciel gris d’où pleuvent ces flocons, bien fixement, en se concentrant sur ces derniers, alors l’impression vient que c’est l’immeuble tout entier qui fonce vers le ciel, à la manière d’une fusée, lancée dans le cosmos.