mercredi 26 mai 2010

195 : mardi 25 mai 2010

Les lieux sont très nettement familiers, la disposition des rues, le profil des bâtiments, les trajets à suivre, tout ceci est bien connu, mais s'il est possible de convoquer là des souvenirs par centaines, la force de ceux-ci est très atténuée. Il est possible d'aller les chercher, ils ne surgissent que faiblement par eux-mêmes, et ils vous laissent détaché, ils ne déclenchent pas d'émotion particulière, pas d'enthousiasme ni de tristesse, seulement un ennui et une paresse indistincts. On n'y peut rien, on n'a jamais aimé cette ville pourtant agréable et jolie par endroits, on a aimé y être en bonne compagnie, mais la ville n'y était pour rien, et d'ailleurs on n'aurait jamais l'idée de retourner ici si des amis chers n'y vivaient pas toujours. À la toute première visite, la ville pourtant avait paru charmante et riche en beautés, on l'avait mentalement agrandie et on avait cru percevoir en elle une énergie plus intense que ce qu'elle montrerait plus tard. Heureusement qu'on y vécut bien accompagné.